Écrit le mercredi 20 mars 2024 par PG Luneau Tomes lus : #01- Requiem pour dingos (dess. : Simon LÉTURGIE) #02- À gore et à cris (dess. : Simon LÉTURGIE, 2000, 4,5 /6) #03- Niaq micmac (dess. : Simon LÉTURGIE, Éd. Dupuis, Coll. Humour libre, 2001, 4 /6) #04- Spoonfinger (Éd. Dupuis, Coll. Humour libre, 2002)
Spoon & White! Que voilà une série qui s'est promenée! Débutée chez Dupuis au tournant du millénaire (dans la collection Humour libre, puis dans la collection RepéRages), elle a ensuite été hébergée chez Vents d'Ouest, pour maintenant reprendre de plus belle (après une pause de 11 ans, quand même!) chez Bamboo! Il faut le faire! Serait-ce le caractère sulfureux de ses héros qui justifierait ce vagabondage? Car ça prend un éditeur solide pour soutenir un tel duo de frapadingues! ;^D C'est quoi? Spoon, c'est Mickey Spoon, un policier new-yorkais qui a la taille, l'allure... et l'immaturité (!?!) d'un gamin de 8 ans! Ses lèvres exagérément boursoufflées (il semble avoir un ridicule duck face permanent) lui donnent un air très caricatural, qui détonne bizarrement de tous les autres personnages de la série. Ses trois passions? Son culte à Disney et à tous ses personnages (dont il collectionne les peluches!), son culte à Clint Eastwood (qu'il essaie toujours d'imiter dans sa pratique - très peu - professionnelle, et dont il connaît toutes les répliques par cœur!)... et son culte pour la belle Courtney Balconi, la pulpeuse journaliste d'enquête du réseau B.N.N., dont il est maladivement épris. White, c'est Donald White, un policier new-yorkais toujours vêtu d'un complet noir. Grand gaillard, bien de sa personne, il se veut plutôt pompeux et un peu trop sûr de lui. Sans cesse en train de se vanter d'être le descendant d'un des passagers du Mayflower, il n'a qu'une passion : la sublime Courtney Balconi, sculpturale journaliste d'enquête du réseau B.N.N., qu'il espère inlassablement conquérir. Ces deux gars travaillent en duo, même si tout les oppose... SURTOUT leur amour (à sens unique, précisons-le) pour la plantureuse journaliste. L'irrépressible impétuosité de Spoon, qui le pousse à tirer sur tout ce qui lui semble suspect (crapule, vieille dame ou gamin, rien ne l'arrête!), oblige systématiquement leur pachydermique patron à les mettre sur la touche pour fautes professionnelles! Mais qu'à cela ne tienne : les deux bozos en profitent toujours pour suivre leur dulcinée dans ses enquêtes journalistiques et tenter de la charmer en l'assistant du mieux possible... ce qui cause invariablement encore plus de cadavres, d'explosions et de cataclysmes !?! On est ici en présence d'une série qui s'inspire des grands films d'action hollywoodiens pour en calquer les moments les plus spectaculaires (et ridiculement irréalistes!) et les parodier en les grossissant encore davantage... si c'est un tant soit peu possible !! Ainsi, le duo se frottera d'abord (dans Requiem pour dingos) à une prise d'otages dans un hôtel de luxe, alors que s'y tient le symposium d'une secte sur le point de commettre un suicide collectif. Puis, nos deux lurons pourchasseront un tueur en série cannibale en fugue (dans À gore et à cris) et affronteront les triades du Chinatown new-yorkais (dans Niaq micmac) avant d'aller sauver la famille royale britannique d'un complot visant à éliminer le prince Charles (dans Spoonfinger). C'est comment? Je n'ai jamais vu de BD aussi intelligemment irrévérencieuses! Quelle audace, vraiment! Tout y est finement réussi : les scénarii sont solides, bien ficelés, et rendent hommage aux films qu'ils tentent de parodier; les tonnes de caméos et de clins d'œil (à des personnages, des scènes, des répliques ou des événements) sont quasi innombrables, et font mouche à tous les coups; et, surtout, les dialogues sont d'une drôlerie comme j'en ai rarement lue dans ma vie! Et ce qui rend l'ensemble encore plus drôle, c'est l'apparente bonhomie avec laquelle nos deux héros détruisent leur environnement et saccagent tout ce qu'ils touchent, causant une explosion ici, un carnage là... sans que leur conscience n'en soit affectée le moins du monde! Ces contrastes rajoutent une couche d'humour bien sentie, et j'ai adoré ça, malgré le fait que je ne connaisse à peu près pas ces films d'action dont les auteurs s'inspirent (pour ne pas dire «se moquent») ici. Ceci explique d'ailleurs cela : si j'ai tant ri en lisant cette série, c'est sûrement parce qu'elle se moque de tout ce qui m'horripile dans ces blockbusters américains! Mais il faut rester conscient que ce genre d'humour ne fera pas l'unanimité... Car il n'en reste pas moins qu'on est dans le gore et le morbide. Plusieurs jugeront le tout scabreux, amoral et de mauvais goût! D'où l'importance de BIEN y voir le second degré! C'est pourquoi je ne recommande pas cette série aux jeunes de moins de 15 ou 16 ans. Mes bémols
Les plus grandes forces de cette BD
Les petits plus
Caméos des personnages de BD ou de dessins animés Archie Cash (#2, p.15), Soda (#2, p.36), Alix (des Innommables, #3, p.4), Boule (de Boule et Bill, #3, p.16), Titeuf (#3, p.16), Violine (#4, p.3), Libellule (de Gil Jourdan, #4, p.12), Archibald (de la Ribambelle, #4, p.26), Haddock (de Tintin, #4, p.34), Clifton (#4, p.34), Wallace & Gromit (#4, p.37)
Caméos de personnes réelles Morgan Freeman (#1, p.21 et suiv.), Bruce Willis (#1, p.21 et suiv.), Anthony Perkins (#2, p.33-34), Janet Leigh (#2, p.34-35), George Cluny (#3, p.23), Jean-Claude Van Damme (#3, p.30 et suiv.), Jacques-Yves Cousteau (#4, p.12) Sean Connery (#4, p.14 et suiv.), Laurel & Hardy (#4, p.27 et 30), Pierce Brosnan (#4, p.35), Roger Moore (#4, p.35), Timothy Dalton (#4, p.35 et suiv.)
Clins d'œil divers ou allusions Enyd Blyton (l'auteure de romans jeunesse, #2, p.11), E.T. (#2, p.21), Le Lotus bleu (de Tintin, #3, p.13), Ian Fleming (l'auteur des James Bond, #4, p.19), Octopussy (de James Bond, #4, p.34), Abbey road (des Beatles, #4, p.36)... Ainsi que les (trop) illustres tueurs en série suivants : Ed Kemper (#2, p.30), Albert De Salvo (#2, p.32), Richard Chuse (#2, p.34), John W. Gasy (#2, p.34), Ed Gein (#2, p.34), Gary Heidnick (#2, p.34) et Jack l'éventreur (#2, p.34).
|
Design du site - Marsi
Création du site - Maxime Jobin